Sonnez clairons, dégainez fourchettes ! La rentrée ciné-gourmande abonde en bonnes nouvelles. Déjà en salles chez nos voisins, en tournage ou en préparation, quelques toiles à suivre.
Labor Day, la meilleure tarte aux pêches du monde
En ce moment même se déroule le TIFF, le festival international du film de Toronto. On y présente deux films à se lécher les babines.
Labor Day est signé du Canadien Jason Reitman (Juno, Up in the Air) d’après le roman Long Week-End de Joyce Maynard. Kate Winslet et son jeune fils recueillent un évadé, interprété par Josh Brolin. Lequel Brolin enseigne à sa bienfaitrice la recette de la meilleure tarte aux pêches du monde. La pêche, fruit du péché ? Chez notre héroïne, réveil d’une sensualité endormie.
Pour se préparer au rôle, Josh Brolin a confectionné une tarte par jour pendant trois mois, terrorisé par le réalisateur qui ambitionnait de tourner « la meilleure scène de tartes du monde« . Si l’on en croit le L. A. Times, la séquence où le tandem réduit en purée les pêches juteuses aura sur les cours de pâtisserie le même effet que Ghost sur les cours de poterie.
Sortie en France prévue le 20 avril 2014. Mais on risque de le voir auparavant dans les festivals et sur les sites de VOD légale. Pour patienter, les fans de Joyce Maynard peuvent regarder ici un extrait de la vidéo où l’écrivain prépare une tarte, et commander le document intégral en DVD.
The Lunchbox, la séduction des aubergines
Nous vous parlions ici de l’époustouflante organisation des dabbawallas, ces livreurs de gamelles (dabba) qui nourrissent Bombay. Dans The Lunchbox de Ritesh Barta, sélectionné par le TIFF, une épouse tente de reconquérir son mari en lui expédiant des plats délicieux. Mais la gamelle s’égare et atterrit sur le bureau d’un assureur esseulé.
Dans la grande tradition des dabbas, des mots doux se mêlent bientôt aux aubergines, et notre épouse délaissée pourrait bien trouver l’amour au fond de la gamelle.
Le film a été projeté en août au festival de Gindou, près de Cahors. On pourra le voir en salles dès le 11 décembre 2013. Ce sera l’occasion de savourer le talent du grand acteur rajasthani Irrfan Khan, entrevu dans Le Monde de Pi et The Amazing Spider-Man.
Jadoo, les rois du curry
Tout ce que le Royaume-Uni compte d’acteurs anglo-indiens s’est donné rendez-vous dans Jadoo, le nouvel opus d’Amit Gupta qui sort cette semaine en Angleterre. L’intrigue ? Deux frères, fâchés à mort, se partagent un livre de cuisine. À l’un, les entrées, à l’autre les plats. Ils ouvrent à Leicester deux restaurants rivaux. Il faudra l’insistance de leur progéniture et le concours « Kings of Curry » pour les réunir.
Que dit la critique ? « Pas mal du tout, mais ça manque de piment », selon The Guardian. « Le chef opérateur Roger Pratt filme la nourriture à ravir » mais « l’ensemble est assez prévisible », d’après The Telegraph. CineVue est plus clément : le film est un « régal délectable », « une infusion aromatique de tradition anglo-indienne et de valeurs familiales universelles ».
Suivez le film sur son site officiel ou sa page Facebook. Projeté au festival de Berlin en février dernier, donc on peut s’attendre à un deuxième service dans de nombreux festivals européens.
Le Voyage de cent pas, de Bombay au Jura
On vous l’accorde, cet article est particulièrement indophile. Est-ce notre faute à nous si la cuisine indienne fait tant rêver et tant saliver ? Richard C. Morais en sait quelque chose.
Son premier roman, Le Voyage de cent pas (Calmann-Lévy, on suppute une prochaine réédition, avec peut-être une couverture un peu plus évocatrice) nous trimbale de Bombay, que quitte une famille indienne, au village imaginaire de Lumière, dans le Jura, où ladite famille ouvre un restaurant indien… Pile en face d’un étoilé Michelin tenu par la sévère Madame Mallory.
Tenez-vous bien, ça envoie sec. À la réalisation, Lasse Hallström (Chocolat).
Dans les rôles principaux, la superlative Helen Mirren et le grand monsieur du cinéma indien Om Puri. Production : un certain Steven Spielberg et une dénommée Oprah Winfrey.
Il va falloir se ronger les dosas pendant quelque temps encore. Le film, en pleine pré-production, a profité du TIFF pour boucler son budget et annoncer une date de sortie très provisoire : 8 août 2014.
Papadopoulos & Sons, fish&chips à la grecque
Il est grand temps. Après une projection au Parlement européen, des sorties en Angleterre, aux USA, en Allemagne et en Grèce, le film auto-distribué Papadopoulos & Sons de Marcus Markou est annoncé « prochainement dans les salles » françaises.
Spiros, millionnaire grec et néanmoins ruiné, n’a d’autre choix que de trouver refuge dans le fish&chips de son frère. Nous sommes au Royaume-Uni et en face du « chippie » s’élève un kebab tenu par des Turcs. Rivalités, histoire d’amour, parabole et fraternité sont au rendez-vous.
Le rôle de Spiros est tenu par Georges Corraface. Qui, avant de chasser le malfaiteur dans les séries françaises Enquêtes réservées, Disparitions, retour aux sources et Alex Santana, négociateur, a tout de même sévi longtemps chez Peter Brook. On se régale d’avance.
En apéro, voyez la bande-annonce et le très riche site officiel.
Slow Food Story, la révolution lente
Le réalisateur Stefano Sardo part à la poursuite de l’ouragan Carlin. Carlin, c’est le surnom de Carlo Petrini, fondateur du mouvement Slow Food. Et pour une fois, dans un documentaire sur l’alimentation, on rit, on se révolte, on jubile et on ripaille.
Mais qui est Carlo Petrini, demande le film ? L’instigateur d’une révolution « lente comme une limace » de nos modes de consommation. Mais aussi un chansonnier, journaliste, bon vivant, qui déclare qu’on peut « sauver la planète en pratiquant le plaisir« . Le contraire d’un terroriste de l’assiette.
Pour sortir de l’hagiographie, le film interviewe Azio Citi, ami de toujours de Petrini, et propose des animations rigolotes. On n’en apprend pas forcément beaucoup, mais on ressort animé de la flamme des convertis.
Présenté à Berlin et Telluride, le film, déjà sorti en Italie, est annoncé « prochainement » en France. D’ici là, bande-annonce et site officiel, tous deux en italien.
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De source sûre, je peux affirmer que « Le Voyage de cent pas » a été partiellement tourné dans le Tarn, en France. Y aura t-il du confit de canard au menu ?
Bonjour Vincent ! Je ne sais pas si on parle du même film. Le « mien » n’est pas encore en tournage. Casting pas fini, budget bouclé il y a trois jours.
Ceci dit, le Tarn est une bonne idée ! Et si ça se trouve, ta source sûre a vu passer les location scouts de la production.
À suivre donc, et je ne manquerai pas d’écrire sur le film dès que j’en saurai plus.
Hello Claire,
On m’a proposé de faire de la figuration sur le film, dans le Tarn donc. Je n’ai pas donné suite car j’étais indisponible, mais si si, le tournage a bien démarré dans le charmant village de Saint Antonin Noble Val, pas plus tard qu’hier ☺
http://www.ladepeche.fr/article/2013/09/06/1702986-saint-antonin-noble-val-silence-on-decore-lumiere.html
Ça c’est de l’info brûlante ! Mille mercis, Vincent !
😉
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